Un visitante lo comprende enseguida y observa con asombro los gestos de sus habitantes, se detiene ante cada cosa que lo deslumbra, saca fotos y cosecha anécdotas.
Recorre monumentos, entra a bares, compra souvenirs, prueba platos exóticos, duerme en hoteles... y pasa al lado de cientos de casas centenarias sin poder vislumbrar quién vivió allí, quien amó o quién odió, y, mucho menos, qué ilusiones tuvo y cuáles ya no recuperará jamás.
Una ciudad suele ser muchas, y eso lo saben hasta aquellos que están de paso. Sólo quién esperó hasta la tristeza la llegada de algo que le cambiase la vida para siempre, puede comprender que todas las ciudades son en realidad una sola ciudad.
José María Marcos
VILLE. Une ville peut être beaucoup de villes à la fois, autant que nous sommes capables d’imaginer. Un visiteur comprend ça tout de suite et observe avec surprise les gestes des habitants ; il s’arrête devant chaque chose qui l’éblouit, prend des photos et récolte des anecdotes. Il se balade parmi les monuments, il entre dans les bars, il s’achète des souvenirs, goûte des plats exotiques, dort dans des hôtels… et passe devant des centaines de maisons centenaires sans pouvoir entrevoir qui habitait là, qui aimait et qui détestait, et encore moins quelles illusions ont été et lesquelles on ne pourra jamais rattraper.
Une ville peut être plusieurs à la fois, et même celui qui y passe le sait. Seulement celui qui a attendu jusqu' à la tristesse l'arrivée de ce qui changerait sa vie pour toujours, peut comprendre qu' en realité toutes les villes sont une seule.
José María Marcos